Abstract:
Cet article s'inscrit dans le cadre d'une série de petites études concer-nant les différences entre la culture française et la culture japonaise, no-tamment dans le domaine de la prise de décision dans l'entreprise, dans celui de la gestion de la vie personnelle, ou encore de l'organisation de la structure familiale. La méthode est celle d'une sociologie participative s'appuyant sur di-vers matériels quantitatifs, en général de petite taille : exemples trouvés dans la littérature ; interviews ; micro-enquêtes portant sur quelques per-sonnes à quelques dizaines de personnes, et s'intéressant au détail des con-tenus (mots et expressions, formes d'explication employées par les enquêtés) plutôt qu'aux résultats statistiques. Dans ce type de travail, l'analyse se déroule autour de notions-clefs déjà établies ou mises à jour par les données nouvelles. Cependant, il nes'agit pas de déterminer les bases universelles de la culture mais plutôr de montrer comment deux sociétés différentes se structurent, plus dans un but de communication interculturelle (afin de fournir à leurs membres les moyens de mieux comprendre leurs sociétés respectives) que dans l'objec-tif de faire des avancées sociologiques. La position adoptée ici n'est pas universaliste et générativiste. Elle ne s'intéresse pas à des «universaux culuturels» (tels qu'individualisme/collectivisme par exemple). Elle est plutôt structuraliste et pratique. Elle s'intéresse ainsi plutôt à des notions spécifiques à chaque culture, si celles-ci sont explicatives de cette culture (la notion de Wa étant un exemple pour la culture japonaise). Le but de cette étude est de regrouper et d'étendre les notions-clefs mises à jour dans des études et lectures précédentes, de façon à couvrir le plus de cas possibles de la façon la plus synthétique possible. Le résultat de ce travail m'amène à penser(au moins provisoirement) qu'on peut regrouper les deux douzaines de notions-clefs répertoriées à travers la littérature en quelques grands axes différenciant la société japonaise et la société françâise. D'abord, je vais présenter quelques exemples nouveaux qui appellent mon intérêt, en ce sens qu'ils ne trouvent pas facilement d'explication immédiate mais qu'ils me semblent pouvoir nous éclairer sur la culture du travail en France(et par contraste, au Japon). Dans une seconde partie, je présenterai ce que j'entends par "notion-clef" et la méthode employée. Ensuite, je ferai un inventaire de telles notions-clefs présentées dans la littérature interculturelle et recueillies par ailleurs. J'essaierai de les syn-thétiser pour les ramener aux quelques points présentés ci-dessus. Enfin, je reprendrai les exemples du début pour les commenter sous ce nouveau jour.